L'écoosystème

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Enjeux

L'écoosystème est constitué pour l'instant d'un ensemble d'organisations, de mouvements, d'associations, d'entreprises ayant en commun la volonté de construire un espace économique et social compatible avec une transition écologique sociale et solidaire.

Chacun de ses membres intervient dans un secteur particulier, sans toujours avoir conscience que ce qu'il fait interagit avec d'autres acteurs de la transition. Agir par exemple dans le domaine de l'alimentation en ville a un lien avec les questions d'énergie, d'urbanisme, de transport, de monnaie, de financement etc...

Comment trouver une organisation qui permette à la fois des prises de décisions démocratiques et une souplesse de collaboration. Comment allons nous trouver des réponses aux apparentes contradictions entre ceux qui ont une vue plus centralisée de l'écoosystème (monnaie commune Monef) et ceux qui réalisent dés à présent des écoosystèmes locaux ayant leur propre cohérence.

Cela passe sans doute par des outils numériques, mais si on ne veut pas reproduire le système dominant, ceux-ci devront rester des outils et ne seront pas forcement centraux. On ne part pas des outils mais des besoins. Enfin l'organisation que nous devrons mettre en place devra progressivement s'étendre à l'ensemble des personnes que nous souhaitons voir rejoindre l'écoosystème, les 1 à 2 millions de personnes que nous avons identifié qui souhaitent entrer concrètement en transition.

Concrètement comme cela peut marcher

L'archipel citoyen "Osons les jours heureux" expérimente depuis 2 ans une organisation en archipel, respectueuse des identités-racine des "îles" et favorisant les collaborations par leur identités-relation.

Chaque "île" apporte sa culture et son histoire qui constituent une richesse pour l'archipel, et ne devra pas y renoncer. En revanche elle devra l'enrichir par son identité relation : toujours commencer par identifier les autres îles avec lesquelles elle devra collaborer pour monter un projet. Même et surtout si ces îles ne sont pas d'accord sur tout.

Concrètement cela se traduit par :

  • Une structure de gouvernance que nous avons appelé "lagon" qui prend les décisions. Il est "vide de pouvoir" sur les membres de l'archipel.
  • Chaque organisation membre de l'archipel est une île.
  • Des structures de projets communs appelées pirogues, éphémères le temps du projet, regroupant des membres des îles concernés par celui-ci. Autonomes, elles ont toute latitude pour prendre les décisions nécessaires à faire aboutir le projet.
  • Un voilier-atelier est au service du fonctionnement de l'archipel, chargé de fluidifier le fonctionnement, de faire se rencontrer les différentes îles, de créer des passerelles entre les pirogues et de leur fournir les moyens financiers et matériels qui leur sont nécessaires après validation par le lagon.

Ça change quoi par rapport aux organisations actuelles

Les expériences classiques de collectifs aboutissent très souvent à la création d'une méta-structure dont les membres, progressivement, se désengagent, parce que cela ne correspond plus à leurs objectifs à court terme et que cela représente une charge financière et des moyens humains importants. Le collectif sort alors des priorités stratégiques individuelles, et la méta structure se retrouve alors en difficulté pour trouver par elle-même les moyens de vivre et de mener à bien ses projets.


Dans l'expérience d'archipel, il n'y a pas à proprement parler de méta-structure, et donc de nécessité de trouver des fonds propres pour exister. Les énergies viennent des membres, et les moyens de l'archipel sont ceux qu'ils mettent en commun. Il est impossible à l'archipel de mener à bien des projets, si les îles ne développent pas leurs identités relations. Cela doit se traduire dans leurs orientations stratégiques. Et globalement chaque île doit s'y retrouver puisqu'il y aura mise en commun de moyens pour des objectifs communs. De plus, nous pourrions voir une forme de "créolisation" de nos organisations, c'est à dire, non pas une uniformisation, mais des influences mutuelles entre elles favorisant leurs collaborations.


L'organisation en archipel est suffisamment souple et fluide pour ne pas faire peur aux organisations qui la composent. Cependant elle suppose pour ses membres un changement radical de vision dans la manière de concevoir des projets.