« Le modèle CARE » : différence entre les versions

De P2P Foundation FR
Aller à la navigation Aller à la recherche
(Page créée avec « le modèle CARE est un nouveau modèle de comptabilité qui reprend à son compte les principes de la comptabilité traditionnelle pour l’étendre aux capitaux naturels... »)
 
Aucun résumé des modifications
Ligne 14 : Ligne 14 :


Source : http://www.compta-durable.com/comptabilite-environnementale-sociale/modele-care/
Source : http://www.compta-durable.com/comptabilite-environnementale-sociale/modele-care/
== Le capital vu comme dette ==
e terme "capital" a été complètement vidé de son sens historique (Antique et médiéval), par beaucoup d'économistes - pas tous heureusement, et n'est pas compris dans son sens "comptable" par la plupart des acteurs).
Un capital, en comptabilité et historiquement, n'est pas une "ressource", mais une dette. Ainsi, il existe deux visions radicalement opposées du capital:
* une venant de la comptabilité, où le capital est, comme expliqué, une dette/un passif, et où les actifs (les ressources) sont des emplois faits du capital - une machine n'est ainsi pas du capital mais un emploi du capital
* une venant plutôt des économistes, où le capital est un ensemble d'actifs (et où une machine, par exemple, est du capital)
La plupart des initiatives dans l'extra-financier étendent le "capital comme actifs" à l'extra-financier, ce qui fait effectivement de la nature et des humains de simples actifs. On peut prouver que cette approche est incompatible avec des critères de préservations écologiques.
CARE est la seule proposition en comptabilité où les capitaux naturels et humains sont conçus comme des passifs/des dettes. Dans ce cadre, leur évaluation se fait à leurs coûts de préservation. Les ressources (les actifs) sont quant à elles les emplois faits des capitaux. Ainsi, par exemple, un sol comme écosystème plein et entier est un capital naturel (et non du capital naturel), c'est-à-dire une chose capitale à préserver. Les actifs sont les emplois faits du sol, comme la culture de blé ou la culture arboricole. De la même façon ce qui est appelé "capital humain" dans CARE n'est pas un ensemble de caractéristiques et de compétences humaines aptes à générer des flux de valeurs/des services (à la Becker...), mais un être humain particulier, dans toute son "intégrité", qu'il est jugé capital de "préserver". Il y a ainsi autant de capitaux humains que d'être humains à "préserver".
Source : mail de Alexandre Rambaud


[[Category:Économie‏‎]]
[[Category:Économie‏‎]]

Version du 1 septembre 2020 à 16:40

le modèle CARE est un nouveau modèle de comptabilité qui reprend à son compte les principes de la comptabilité traditionnelle pour l’étendre aux capitaux naturels et humains. Pour obtenir un profit intégrant les coûts relatifs au développement durable, CARE généralise la notion de profit selon laquelle le profit représente le montant maximum que l’on peut dépenser sur une période tout en maintenant le capital. CARE vise ainsi à concevoir un profit qui ne dégrade pas les capitaux naturels, humains et financiers de l’organisation.


CARE considère le capital comme la dette de l’entreprise envers ses apporteurs de financements. Le capital est défini dans ce cadre comme « une chose (matérielle ou non) offrant une potentialité d’usages et reconnue comme devant être maintenue ». Ainsi, le capital est une ressource utilisée et dégradée par l’activité de l’organisation, mais qui doit être maintenue sur une période prédéfinie dans un état satisfaisant pour l’ensemble des agents concernés. Qu’il s’agisse de l’argent investi, d’un écosystème, des salariés, ou encore de l’atmosphère, CARE propose d’appliquer les principes traditionnels de la comptabilité pour s’assurer que ces ressources seront maintenues dans le temps. Par exemple, pour une industrie du bois, l’arbre représente une ressource (pouvant être consommée sans nécessité de maintien) et la forêt un capital (devant être maintenu).


Pour définir ce qui doit être maintenu, le modèle CARE privilégie le recours aux porte-paroles des capitaux, c’est-à- dire à l’ensemble des acteurs concernés par le maintien de la ressource, ainsi qu’aux intermédiaires permettant de « faire parler le capital » à l’image des porteurs de connaissances scientifiques. Une concertation entre ces porte-paroles doit permettre d’identifier à la fois les capitaux et leurs définitions, c’est-à- dire à la fois les ressources reconnues comme devant être maintenues, et l’état socialement souhaitable de ces ressources. La prise en considération des connaissances scientifiques peut s’avérer fondamentale car elle conduit à objectiver cet état souhaitable. C’est en particulier le cas pour la gestion des ressources naturelles, avec la détermination de seuils écologiques permettant de garantir la résilience des écosystèmes. Pour ensuite valoriser le capital, CARE ne cherche pas à donner un prix à l’humain ou la nature, mais part du principe que la valeur « comptable » d’un capital (financier ou non) est toujours égal au niveau de ressources nécessaires pour maintenir ce capital sur une période donnée, dans un état conforme à la définition qui lui a été accordée. Le modèle nécessite donc de définir des budgets de maintien des capitaux, cohérents avec la définition de ces derniers, qui seront ensuite réalisés au cours de la période. Il s’agit en d’autres termes de définir les actions à mener pour maintenir les capitaux dans l’état défini comme souhaitable, puis de déterminer monétairement le coût de ces opérations (valorisation du capital), et de les mettre en application.


En ce sens, le modèle représente pour l’entité à la fois un outil de reporting (intégré), et un instrument de gestion de la performance environnementale, sociale, et financière de l’entreprise. Un outil au service d’une authentique transition écologique et sociale des organisations.

Source : http://www.compta-durable.com/comptabilite-environnementale-sociale/modele-care/

Le capital vu comme dette

e terme "capital" a été complètement vidé de son sens historique (Antique et médiéval), par beaucoup d'économistes - pas tous heureusement, et n'est pas compris dans son sens "comptable" par la plupart des acteurs). Un capital, en comptabilité et historiquement, n'est pas une "ressource", mais une dette. Ainsi, il existe deux visions radicalement opposées du capital:

  • une venant de la comptabilité, où le capital est, comme expliqué, une dette/un passif, et où les actifs (les ressources) sont des emplois faits du capital - une machine n'est ainsi pas du capital mais un emploi du capital
  • une venant plutôt des économistes, où le capital est un ensemble d'actifs (et où une machine, par exemple, est du capital)

La plupart des initiatives dans l'extra-financier étendent le "capital comme actifs" à l'extra-financier, ce qui fait effectivement de la nature et des humains de simples actifs. On peut prouver que cette approche est incompatible avec des critères de préservations écologiques.

CARE est la seule proposition en comptabilité où les capitaux naturels et humains sont conçus comme des passifs/des dettes. Dans ce cadre, leur évaluation se fait à leurs coûts de préservation. Les ressources (les actifs) sont quant à elles les emplois faits des capitaux. Ainsi, par exemple, un sol comme écosystème plein et entier est un capital naturel (et non du capital naturel), c'est-à-dire une chose capitale à préserver. Les actifs sont les emplois faits du sol, comme la culture de blé ou la culture arboricole. De la même façon ce qui est appelé "capital humain" dans CARE n'est pas un ensemble de caractéristiques et de compétences humaines aptes à générer des flux de valeurs/des services (à la Becker...), mais un être humain particulier, dans toute son "intégrité", qu'il est jugé capital de "préserver". Il y a ainsi autant de capitaux humains que d'être humains à "préserver".

Source : mail de Alexandre Rambaud