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[[Image:Integrated circuit.jpg|thumb|250px|right|Une photographie macroscopique d'un circuit intégré, duquel vient toute la puissance de calcul.]]
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*Un ordinateur dans chaque foyer.
*Un ordinateur dans chaque foyer.
*Chaque ordinateur relié à tous les autres par un réseau mondial.
*Chaque ordinateur relié à tous les autres par un réseau mondial.
Ces deux constats communs aux pays les plus développés sont à la base d'une révolution. Les Nouvelles Technologies d'Information et de Communication (NTIC) permettent en effet aux particuliers de faire de plus en plus de choses par eux-mêmes, ou bien de collaborer à l'échelle mondiale.<ref>Benkler, Yochai; [http://www.benkler.org/wealth_of_networks The Wealth of Networks: How Social Production Transforms Markets and Freedom], 2006, p. 9</ref> Cette révolution en cours peut aussi bien être observée dans l'actualité que dans la vie de tous les jours : des particuliers partageant des biens culturels sur Internet rendent obsolète les circuits de distribution des ayants-droit en annulant les coûts de distribution ; les wiki (encyclopédies contributives) deviennent monnaie courante et rivalisent avec leurs prédécesseurs (notamment avec l'Encyclopedia Britannica [http://fr.wikipedia.org/wiki/Critiques_de_Wikip%C3%A9dia#Encyclop.C3.A6dia_Britannica_et_Wikip.C3.A9dia Étude comparant la fiabilité de Wikipedia et de l'Encyclopedia Britannica]) ; des informaticiens venant du monde entier contribuent aux noyaux à la base de systèmes d'exploitation alternatifs (GNU/Linux, GNU/Hurd) dont les performances sont bien meilleures que celles des systèmes d'exploitation privateurs qui équipent près de 95% des ordinateurs.<ref>[http://en.wikipedia.org/wiki/Usage_share_of_operating_systems Parts de marché des systèmes d'exploitation]</ref>
Ces deux constats communs aux pays les plus développés sont à la base d'une révolution. Les Nouvelles Technologies d'Information et de Communication (NTIC) permettent en effet aux particuliers de faire de plus en plus de choses par eux-mêmes, ou bien de collaborer à l'échelle mondiale.<ref>Benkler, Yochai; [http://www.benkler.org/wealth_of_networks La santé du Réseau : comment la production sociale transforme les marchés et affecte les libertés], 2006, p. 9</ref> Cette révolution en cours peut aussi bien être observée dans l'actualité que dans la vie de tous les jours : des particuliers partageant des biens culturels sur Internet rendent obsolète les circuits de distribution des ayants-droit en annulant les coûts de distribution ; les wiki (encyclopédies contributives) deviennent monnaie courante et rivalisent avec leurs prédécesseurs (notamment avec l'Encyclopedia Britannica<ref>[http://fr.wikipedia.org/wiki/Critiques_de_Wikip%C3%A9dia#Encyclop.C3.A6dia_Britannica_et_Wikip.C3.A9dia Étude comparant la fiabilité de Wikipedia et de l'Encyclopedia Britannica]</ref>) ; des informaticiens venant du monde entier contribuent aux noyaux à la base de systèmes d'exploitation alternatifs (GNU/Linux, GNU/Hurd) dont les performances sont bien meilleures que celles des systèmes d'exploitation privateurs qui équipent près de 95% des ordinateurs.<ref>[http://en.wikipedia.org/wiki/Usage_share_of_operating_systems Parts de marché des systèmes d'exploitation]</ref>
 
People all over the world try to use the new technologies to organize all human knowledge in a way which is both more efficient and more just. This development is transforming our society in fundamental ways. The very structures of how we communicated and how our economies worked for almost two centuries are changing.<ref>Benkler, p. 1</ref> Some established industries are becoming largely irrelevant and are being superseded by these new mechanisms which generally favour nonmarket production and individuals rather than a strong corporate world.<ref>Benkler, p. 3</ref> The industry is fighting these emerging mechanisms now and tries to use law and technology against them.<ref>Lawrence Lessig,  [http://www.free-culture.cc/freecontent/ Free Culture : How Big Media Uses Technology and the Law to Lock Down Culture and Control Creativity], 2004</ref> If they succeed in overpowering this ''digital revolution'' and use technology to control individuals rather than empower them, the revolution's many positive effects will be undone and transformed into their exact opposite. So a new kind of civil rights movement has arisen to defend the ''digital rights'' of individuals - rights that they often don't even know exist and that have backgrounds they yet have to be familiarised with.<ref>Spiegel, p. 8</ref>
 
===This Text===
The case of software represents the most advanced example for application of these networked production mechanisms. Many later ideas in other domains have built upon the principles and philosophies developed by the free and open source software pioneers. That's why the story of the free software movement, the emergence of open source and the developments of GNU and Linux are described separately, in the first part of this text.
 
The second part consist of a short history of copyright, its implications on culture and the change of its scope with the emergence of digital technology. Networked information technology enables an entirely new economic model, making use of commons owned information and collaborating individuals, rather than large industries relying on exclusive rights, making information scarce against its nonrival nature, to produce many copies of the same homogenous information like the mass media did.
Further-on, the implications of these developments on individuals and society as a whole are discussed.


The short third part lists what is needed for this networked information society to thrive and concludes with the statement that we are facing a choice today of whether to allow these mechanisms to flourish or squash them in favour of the old model of information production.
À travers le monde entier, on utilise les NTIC pour modifier profondément les méthodes de communication et de transmission du savoir, non sans affecter les économies qui s'étaient bâties sur lesdites anciennes méthodes.<ref>Benkler, p. 1</ref>Certaines industries deviennent obsolètes et sont supplantées par de nouveaux mécanismes, qui favorisent le plus souvent une production non-commerciale, et privlégie les particuliers aux multinationales.<ref>Benkler, p. 3</ref>L'industrie combat ces méchanismes émergents et tente d'utiliser la loi, et la technologie contre elles.<ref>Lawrence Lessig,  [http://www.free-culture.cc/freecontent/ Culture Libre : Comment les grandes groupes médiatiques utilisent technologies et lois pour verrouiller la Culture et contrôler la créativité], 2004</ref> S'ils réussissent à mettre en avant cette ''révolution digitale'' et utilisent la Technologie pour contrôler les individus et non les rendre plus fort, les nombreux aspects positifs de cette révolution seront annulés, et transformés dans leur exact opposé. Différents mouvements de défense des droits civils se sont levés pour défendre les ''libertés numériques'' des particuliers, bien que ceux-ci n'aient que rarement conscience de leur existence.Spiegel, André; [http://die-befreiung-der-information.de/buch.html Die Befreiung der Information: GNU, Linux und die Folgen], 2006, p. 8(German)
===Ce texte===
L'application la plus poussée de ces mécanismes de production alternatifs concerne le logiciel. En effet, les applications ultérieures desdits mécanismes se sont directement inspiré des principes et concepts mis en avant par les pionniers du Logiciel Libre. C'est pourquoi le Logiciel Libre, ses concepts, philosophies, et mécanismes seront mis en avant dans la première partie de ce texte, notamment via l'étude des projets GNU et Linux.


La seconde partie consiste quant à elle en une étude du copyright, de son histoire, de ses implications sur la culture, et de la révolution engendrée par les Nouvelles Technologies d'Information et de Communication. Les NTIC donnent en effet naissance à de nouveaux modèles économiques où des particuliers contribuent à la génération de données libres, ces modèles s'opposant en tout point aux précédents où de grandes industries (se reposant sur des droits exclusifs tels que le copyright), cherchent à freiner l'évolution et la propagation de l'information (en dépit de sa nature non-rivale), favorisant l'homogéinisation de l'information (via les médias de masse).
Nous étudierons également plus loin dans ce texte les conséquences de ces nouveaux modèles économiques, d'une part sur les particuliers, et d'autres part sur la société dans son ensemble.


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La troisième partie, qui est très brève, établit quant à elle une liste des pré-requis nécessaires à un succès pour cette Société du Savoir, et conclue sur le fait que nous devons aujourd'hui choisir si nous voulons autoriser de tels mécanismes à se développer, ou bien si nous voulons les annihiler au profit des anciens modèles de production de l'information.
&uarr; [[Table of Contents (Overview)|Table of Contents]]<br/>
&rarr; [[1.1 The GNU Project and Free Software]]
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==References==
==References==
<references/>
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[[Category:Introduction]]
[[Category:Articles en français‏‎]]

Dernière version du 31 juillet 2019 à 16:37

Une photographie macroscopique d'un circuit intégré, duquel vient toute la puissance de calcul.

Prémisses technologiques...

Chaque année, la puissance des appareils tels que les ordinateurs de bureau et les téléphones portables continue d'augmenter suivant la loi de Moore qui prédit que le nombre de transistor présents sur un circuit intégré doublerait tous les deux ans. Les utilisateurs détiennent donc le pouvoir de manipuler de plus en plus de données, de plus en plus vite. Aujourd'hui, un simple ordinateur peut permettre de faire du traitement de texte, de naviguer sur Internet, mais aussi de concevoir des plans détaillés de maisons, ou de circuits électroniques, ou encore la production de longs-métrages ; les possibilités sont seulement limitées par les logiciels utilisés et votre capacité à les maîtriser. Le libre-accès à des logiciels libres correctement documentés est donc très important.

Les origines d'Internet reposent sur un projet du département de la Défense des Etats-Unis, qui connectait plusieurs universités. Aujourd'hui, Internet est un réseau d'envergure mondiale, lui-même la somme de réseaux plus petits maintenus par diverses entités, telles que les Fournisseurs d'Accès à Internet. Tous ces réseaux mineurs sont reliés entre eux grâce à la lingua franca des réseaux informatiques : le protocle TCP/IP. Alors qu'il n'était utilisé dans sa jeunesse que pour l'e-mail ou le transfert de fichiers, Internet pris son envol avec l'invention du World Wide Web en 1989. Il était désormais possible de créer des pages mises en forme, de les relier via des hyperliens, et de les rechercher grâce à des moteurs de recherche. Internet ressemble donc au final au réseau routier. C'est une infrastructure accessible à tous, mise en place par la Société dans son ensemble, bien que les bouts la composant appartiennent (du moins en partie) à des acteurs privés. Personne n'a un contrôle total sur Internet, et le financement de son infrastructure est indépendant de l'utilisation qui en est faite.

Une représentation des différentes routes d'un bout d'Internet.

...pour une révolution des méthodes de production

  • Un ordinateur dans chaque foyer.
  • Chaque ordinateur relié à tous les autres par un réseau mondial.

Ces deux constats communs aux pays les plus développés sont à la base d'une révolution. Les Nouvelles Technologies d'Information et de Communication (NTIC) permettent en effet aux particuliers de faire de plus en plus de choses par eux-mêmes, ou bien de collaborer à l'échelle mondiale.[1] Cette révolution en cours peut aussi bien être observée dans l'actualité que dans la vie de tous les jours : des particuliers partageant des biens culturels sur Internet rendent obsolète les circuits de distribution des ayants-droit en annulant les coûts de distribution ; les wiki (encyclopédies contributives) deviennent monnaie courante et rivalisent avec leurs prédécesseurs (notamment avec l'Encyclopedia Britannica[2]) ; des informaticiens venant du monde entier contribuent aux noyaux à la base de systèmes d'exploitation alternatifs (GNU/Linux, GNU/Hurd) dont les performances sont bien meilleures que celles des systèmes d'exploitation privateurs qui équipent près de 95% des ordinateurs.[3]

À travers le monde entier, on utilise les NTIC pour modifier profondément les méthodes de communication et de transmission du savoir, non sans affecter les économies qui s'étaient bâties sur lesdites anciennes méthodes.[4]Certaines industries deviennent obsolètes et sont supplantées par de nouveaux mécanismes, qui favorisent le plus souvent une production non-commerciale, et privlégie les particuliers aux multinationales.[5]L'industrie combat ces méchanismes émergents et tente d'utiliser la loi, et la technologie contre elles.[6] S'ils réussissent à mettre en avant cette révolution digitale et utilisent la Technologie pour contrôler les individus et non les rendre plus fort, les nombreux aspects positifs de cette révolution seront annulés, et transformés dans leur exact opposé. Différents mouvements de défense des droits civils se sont levés pour défendre les libertés numériques des particuliers, bien que ceux-ci n'aient que rarement conscience de leur existence.Spiegel, André; Die Befreiung der Information: GNU, Linux und die Folgen, 2006, p. 8(German)

Ce texte

L'application la plus poussée de ces mécanismes de production alternatifs concerne le logiciel. En effet, les applications ultérieures desdits mécanismes se sont directement inspiré des principes et concepts mis en avant par les pionniers du Logiciel Libre. C'est pourquoi le Logiciel Libre, ses concepts, philosophies, et mécanismes seront mis en avant dans la première partie de ce texte, notamment via l'étude des projets GNU et Linux.

La seconde partie consiste quant à elle en une étude du copyright, de son histoire, de ses implications sur la culture, et de la révolution engendrée par les Nouvelles Technologies d'Information et de Communication. Les NTIC donnent en effet naissance à de nouveaux modèles économiques où des particuliers contribuent à la génération de données libres, ces modèles s'opposant en tout point aux précédents où de grandes industries (se reposant sur des droits exclusifs tels que le copyright), cherchent à freiner l'évolution et la propagation de l'information (en dépit de sa nature non-rivale), favorisant l'homogéinisation de l'information (via les médias de masse). Nous étudierons également plus loin dans ce texte les conséquences de ces nouveaux modèles économiques, d'une part sur les particuliers, et d'autres part sur la société dans son ensemble.

La troisième partie, qui est très brève, établit quant à elle une liste des pré-requis nécessaires à un succès pour cette Société du Savoir, et conclue sur le fait que nous devons aujourd'hui choisir si nous voulons autoriser de tels mécanismes à se développer, ou bien si nous voulons les annihiler au profit des anciens modèles de production de l'information.

References