Eric Olin Wright sur le Revenu Garanti

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Texte d'une tres interessante conference repris dans la revue La Grande Releve.


Voir : http://economiedistributive.free.fr/article.php3?id_article=411


Revenu de base comme etape vers une societe socialiste

"• Marqueur N°1 : le renforcement du pouvoir du travail par rapport à celui du capital.

C’est un des thèmes centraux de la pensée socialiste, notamment dans sa version marxiste pour laquelle la classe laborieuse est la classe dominante. Alors que dans le système capitaliste, c’est la classe capitaliste qui est dominante.

Donc les conquêtes sociales qui renforcent le pouvoir du monde du travail dans le capitalisme, peuvent être considérées comme allant dans le sens du socialisme, même si elles ne menacent pas immédiatement la suprématie du capital en tant que tel.

• Marqueur N°2 : la “démarchandisation de la force de travail.

Une des caractéristiques du capitalisme est que les gens qui ne possèdent pas de moyens de production doivent, pour acquérir de quoi vivre, vendre leur force de travail à un employeur sur un “marché du travail. C’est ce qu’on appelle quelquefois la marchandisation du travail (ou plus précisément de la force de travail), puisque la capacité de travail des gens est traitée comme une marchandise. De sorte que si, grâce à certaines mesures sociales, les travailleurs peuvent subvenir à leurs besoins en dehors de ce marché, leur force de travail se trouve “démarchandisée.

La marchandisation est donc une variable, et on peut parler de degré de marchandisation et de démarchandisation de la force de travail.

Le socialisme étant défini comme une économie directement orientée vers la satisfaction des besoins, plutôt que vers la maximisation des profits, la démarchandisation de la force de travail peut être considérée comme un pas vers le socialisme.

• Marqueur N°3 : le renforcement du pouvoir de la société civile dans la détermination des priorités de l’activité économique. Estimant que ce troisième point est moins familier, et peut-être plus controversé, E.O.Wright ouvre une sorte de parenthèse et prend le temps de bien insister sur les termes qu’il emploie. Il montre qu’il est important de faire la différence entre étatisme et socialisme, les deux formes d’organisation non capitaliste de la société. Pour préciser que dans ce qu’il appelle l’étatisme, les pouvoirs de l’État jouent le rôle principal dans l’orientation du processus de production et dans l’affectation de la plus-value ; alors qu’au contraire, dans le socialisme, c’est ce que l’on peut appeler, au sens large, le “pouvoir social qui joue ce rôle. Il ajoute que les exemples les plus clairs d’étatisme sont les systèmes bureaucratiques hautement centralisés mis en place par exemple en Union soviétique, c’est donc ce que nous désignons souvent par capitalisme d’État. Il insiste, et il faut faire comme lui, sur le fait que le concept de socialisme, moins bien défini que celui d’étatisme, est souvent utilisé, donc confondu à tort avec étatisme, ou capitalisme d’État."