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* La reconnaissance de l’autonomie en droit du travail | * La reconnaissance de l’autonomie en droit du travail : loi Aubry 2 n° 2000-37 du 19 janvier 2000 sur les forfait-jours | ||
* Des modes d’organisation plus souples dans l’entreprise | * Des modes d’organisation plus souples dans l’entreprise : nomades numériques, télétravail, <div style="margin: 1em auto 1em auto; background: #F7CDEA; padding: 5px; width: auto; border: 0px solid #FFF;">''tiers-lieux'', ''espaces de [[coworking]]''</div> | ||
* L’augmentation des activités indépendantes | * L’augmentation des activités indépendantes : 10,3 % de la population active (activités artisanales traditionnelles grâce à la baisse du coût des moyens de production, plateformes d’emploi pour auto-entrepreneurs, freelance, travailleurs à la demande) | ||
De l’autre on assiste à : | De l’autre on assiste à : | ||
* L’intensification du travail | * L’intensification du travail : augmentation du nombre de tâches à réaliser en 1h et quantité de demandes extérieures à satisfaire en 24h + contrôle ou suivi informatisé | ||
* Les phénomènes d’usure psychologique | * Les phénomènes d’usure psychologique : culture de l’urgence et de l’immédiateté, connexion permanente | ||
* Le renouvellement des outils de contrôle des travailleurs | * Le renouvellement des outils de contrôle des travailleurs : outils de reporting, notifications immédiates sur boîtes mails, surveillance des comportements par les métadonnées et les "traces numériques" | ||
Version du 16 janvier 2016 à 00:32
>>>>>> TRAVAIL EN COURS - NE PAS DIFFUSER <<<<<<
Résumé du rapport du Conseil National du Numérique Travail - Emploi - Numérique / Les nouvelles trajectoires
AVANT PROPOS
3 problématiques principales :
- quels nouveaux métiers, quelles nouvelles compétences et comment conduire la transformation numérique des entreprises ?
- quelles sont les pratiques numériques des services publics de l’emploi dans le monde ?
- comment l’automatisation et la numérisation des activités agissent-elles sur le travail et ses conditions ?
Une méthodologie avec 2 partis pris :
- assumer l’inconnu : ne pas arbitrer entre les scénari prospectifs sur le futur de l’emploi
- axer le rapport sur le numérique : identifier opportunités / risques, proposer des méthodes d’analyse, entendre les retours d’expériences
Un rapport en 2 parties :
- cartographie non exhaustive des controverses identifiées
- exposé des recommandations : pistes de méthodes
INTRODUCTION
Le Cnum réfute l'idée selon laquelle la mutation profonde actuelle ressemblerait à des événements antérieurs connus.
50% des emplois sont menacés par l’automatisation dans un horizon proche : il faut entreprendre une révolution épistémologique
Anticiper devient plus difficile, au plan individuel comme au plan collectif. Il s'agit donc de mettre en place des formes résilientes de gestion de l’incertitude.
Agir est nécessaire pour l'état, il n’est pas possible de se contenter du statu quo.
Objectifs principaux :
- Valoriser les parcours hybrides, la pluriactivité, les changements de statut, les prise d’initiatives… (attention aux aux inégalités dans la capacité à s’adapter au changement)
- Transformer les organisations pour en faire des lieux d’émancipation et d’apprentissage, réforme des modes d’organisation et de gouvernance des entreprises
- Recréer du collectif, pour tous et à toutes les échelles (nouveaux travailleurs indépendants, organisation, société), réfléchir sur les modèles de distribution et de redistribution et sur la prise en compte des activités socialement utiles bien qu’hors emploi. Le travail doit être compris, dans sa signification la plus globale, comme constitutif de biens communs qui profitent à tous, et plus généralement du commun, c’est-à-dire de la capacité des membres d’une société à avancer ensemble.
- Repenser la relation entre le travail et la (re)distribution des richesses pour enrayer la progression des inégalités. Accumulation de richesses entre un nombre toujours plus restreint de personnes. Il faut choisir de nouveaux modèles, construits autour d’une conception rénovée de l’emploi, de l’outil fiscal ou d’un schéma alternatif de distribution.
- Favoriser la capacitation des individus : autonomisation des salariés, système de formations adapté à la transition numérique, réforme de la conception de la protection sociale et des négociations collectives, mise en place de nouveaux canaux de redistribution de la richesse
CARTOGRAPHIE DES CONTROVERSES
S'agissant de controverses, pas de réponses définitives, mais un exposé des questions qui se posent et sont en débat.
QUELLE PLACE ET QUEL STATUT POUR LE TRAVAIL HUMAIN DANS LA SOCIÉTÉ DE DEMAIN ?
Une modification des structures de travail plus rapide et intense depuis les années 1950.
Un débat sur la fin du travail depuis les années 1980 :
- la forme "travail" telle que nous la connaissons a été mise en place à la fin du 18ème siècle ?
- le travail n'a pas toujours été à la base du lien social ?
- le travail n'est plus capable d'être le vecteur de l’organisation économique ?
L’automatisation du secteur tertiaire soulève de nouveaux enjeux :
- niveau macroéconomique : quantité de travail disponible ?
- nature des nouveaux métiers (dans quel secteur ?)
- quelles interactions travailleurs / machines ?
- les structurations en réseau distribué favorisent la mise en place de projets fondés sur la contribution volontaire d’un ensemble d’individus ( logiciel libre, plateformes de travail à la demande)
- les nouveautés technologiques telles que la Blockchain sont à l’origine de formes nouvelles d’entreprises, fondées sur la multi-appartenance et la contribution sporadique validée par les pairs, et productrices d’externalités.
- un renouvellement des pratiques est en cours du côté de la production industrielle : augmentation du nombre de tiers-lieux de production collaboratifs et de mouvements visant à développer les pratiques artisanales, tels que le mouvement des makers
Peut-on mesurer le nombre d’emplois détruits par les machines ?
- étude Carl Frey et Michael Osborne : États-Unis à horizon 20 ans, 47 % des emplois ont une probabilité forte d’être automatisés, 19 % une probabilité moyenne et 33 % une probabilité faible.
- étude cabinet Roland Berger : France à horizon 10 ans, 20% des tâches seront automatisables donc 42% des métiers hautement susceptibles d’automatisation.
Ces prévisions ont fait l’objet de critiques, des auteurs de l’étude eux-mêmes.
Quelle est la nature des emplois détruits et des emplois créés ?
- Le numérique va-t-il créer des emplois ?
- Les métiers peu qualifiés vont-ils disparaître ?
LE NUMÉRIQUE FAVORISE-T-IL UNE AUTONOMISATION ÉMANCIPATRICE DES TRAVAILLEURS ?
D'un côté on assiste à :
- L’individualisation
- La reconnaissance de l’autonomie en droit du travail : loi Aubry 2 n° 2000-37 du 19 janvier 2000 sur les forfait-jours
- Des modes d’organisation plus souples dans l’entreprise : nomades numériques, télétravail, tiers-lieux, espaces de coworking
- L’augmentation des activités indépendantes : 10,3 % de la population active (activités artisanales traditionnelles grâce à la baisse du coût des moyens de production, plateformes d’emploi pour auto-entrepreneurs, freelance, travailleurs à la demande)
De l’autre on assiste à :
- L’intensification du travail : augmentation du nombre de tâches à réaliser en 1h et quantité de demandes extérieures à satisfaire en 24h + contrôle ou suivi informatisé
- Les phénomènes d’usure psychologique : culture de l’urgence et de l’immédiateté, connexion permanente
- Le renouvellement des outils de contrôle des travailleurs : outils de reporting, notifications immédiates sur boîtes mails, surveillance des comportements par les métadonnées et les "traces numériques"
L’effet du numérique sur l’autonomie des travailleurs est-il différent suivant les catégories socio-professionnelles ?
Le numérique peut être facteur à la fois d’autonomie au travail mais également d’un accroissement de la surveillance et du contrôle. Attention aux conditions de travail et d’exécution des tâches. Le travailleur qualifié = celui qui a la capacité à adopter des outils numériques nouveaux ET à s’adapter aux nouvelles formes de travail
L’autonomisation dans le travail est-elle synonyme d’émancipation ?
- Le numérique permet et promeut une manière de travailler particulière, fondée sur la contribution, le partage d’information et la créativité.
- Il est nécessaire pour toute entreprise, et notamment française, de faire de sa capacité de créativité et d’innovation son levier majeur de compétitivité
- La valeur ajoutée du travail humain sur le travail des machines = la mise en oeuvre de capacités d’intuition, de créativité, d’adaptabilité
- La culture de l’autodidactisme, du bricolage et de la diffusion des savoirs est valorisée par le mouvement des makers (Cf. Do It Yourself)
Paradoxes de l’autonomie :
- peut être subie et non voulue (vécu comme souffrance au travail) : dispositifs d’accompagnement des individus
- peut receler des dispositifs d’incitation à certains comportements, tels que des dispositifs d’enrôlement : prolétarisation, destruction des savoirs (théoriques, -faire, -être) (Cf. les idées de Bernard Stiegler)
- peut conduire à un affaiblissement du collectif